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Photos du Maghreb
5 décembre 2008

Tarfaya

Falaises

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Tarfaya

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Commentaires
S
Très belle description des plages du Sahara marocain. Oui, Guelmim, Tan Tan et la Plage Blanche dont vous avez parlé appartiennent au Sahara marocain incontesté. La région du Sahara que contestent les mercenaires du Polisario commence au sud de Tarfaya à quelque 300 Km de Tan Tan.<br /> Pour corriger vos informations, Guelmim et Tan Tan ainsi que Tarfaya ne sont pas contestés par personne sauf vous.<br /> Vous parlez d'occupation et vous avez pris un parti au conflit alors qu'il est en attente de résolution.<br /> J'aurais aimé que vous restiez neutre sauf si vous appartenez au Polisario et que vous soyez algérien.<br /> Bref, le Maroc est sur sa terre et le Sahara est dans sa patrie.
A
photo tarfaya2007
A
photo tarfaya2007
E
salut.je suis un jeune de tarfaya aimé bien ma ville...et aime tous les gens qui donnent une belle image a ma ville...tarfaya ne change pas boucoup ...peut etre reste la meme en 2007.<br /> j'aime te connaitre et transfrer le idees avec toi . merci.<br /> wali .
M
Un jour, il lui a parlé d'elle et de la perception qu'on en a, vue de la mer : "Une plage de sable sans discontinuité sur près de 50 kilomètres, côtoyée de dunes ocre qui, de loin, la confondent en un trait blanc filant, rectiligne et insondable, sous le ciel", disait-il. Les marins espagnols qui la longeaient autrefois l'avaient surnommée " la Plage blanche". Le nom depuis lui est resté et délimite cette bordure particulière du littoral saharien à la pâleur embrumée des flots de l'océan.<br /> <br /> Maria était donc venue la voir. Tout au long de la côte sud s'étirant d'Agadir à Dakhla, les spots de surf sont nombreux et très appréciés des surfeurs du monde entier, australiens, espagnols et français en particulier. Des marques de voitures tout-terrain viennent aussi y faire régulièrement des essais et tourner des films publicitaires. La beauté et la configuration du site en font, il est vrai, un décor idéal.<br /> <br /> Exceptés un hôtel-restaurant esseulé, des cabanes de pêcheurs en bois de fortune ramassé sur les hauteurs d'un oued, des campements sahraouis et quelques constructions récentes éparpillées à proximité —, la Plage blanche n'est qu'une étendue vierge de sable fin, étale et énigmatique dans ses lignes de fuite.<br /> <br /> Devant elle, rien que la mer, une mer aux rangs de vagues, hautes et souveraines, frontales et mugissantes, gardiennes de l'entre-deux et d'un royaume aux eaux opaques. Le désert, qui la borde en son dos, impose de son côté un déroulement de vallons successifs, semés de roches, de cactus et d'arbrisseaux que vient parfois cisailler, en contrebas, un oued au lit rocheux et à sec en cette saison. Solitude d'une étendue de sable prise entre deux discours.<br /> <br /> Depuis des années, la Plage blanche doit faire l'objet d'un complexe touristique. L'absence d'eau douce met à mal le projet néanmoins et malheureusement "toujours d'actualité" au dire de certains. Aucune route jusque-là ne la reliait. Seules des pistes, coupant à travers plaines et vallons, permettaient de la rejoindre.<br /> <br /> La perspective de l'anniversaire des trente ans de la "marche verte", organisée le 6 novembre 1975 par le roi Hassan II en vue de récupérer les "provinces marocaines du Sahara", semble cependant avoir provoqué ces derniers temps une démultiplication des travaux d'infrastructure et de construction de lotissements dans les rares villes de cette région désertique, ce Rio de Oro, comme l'ont appelé les Espagnols du temps de la colonisation.<br /> <br /> Sur cette terre sahraouie, revendiquée depuis plus de trente ans par le Front Polisario et toujours en attente du référendum promis en 1991, l'occupation marocaine n'a de cesse de marquer sa présence par une politique d'investissements, de construction et de peuplement. La voie asphaltée en cours de finition qui mène à la Plage blanche est une réalisation parmi d'autres. Mais, pour l'instant, la piste ramène sur la route reliant Guelmine à Tan Tan.<br /> <br /> Guelmine - Tan Tan : 125 km, deux heures de route et le sentiment de rentrer véritablement dans le Sahara, terre de rocailles et de broussailles cernée de collines et de montagnes sèches aux plis de roches violacées. Les campements sahraouis et les troupeaux de moutons et de chèvres, nombreux avant Guelmine, se font rares. A l'infini, la route grise entaille le paysage, et la ligne électrique qui la longe impose ses pylônes. Le flux de camions rythme le trajet. La course des nuages offre d'autres échappées. A l'approche de Tan Tan, le sable se fait plus présent, et la roche, ocre rouge. Là encore, comme à Guelmine, porte d'entrée de l'ancien Sahara espagnol, l'armée marocaine contrôle les identités de chacun. Entrée ou sortie de ville, invariablement la même question : " Où allez-vous ? — A Tan Tan ".<br /> <br /> Tan Tan, Tan Tan, Tan Tan... Joli nom pour un village métamorphosé comme tant d'autres ici en une ville administrative et militaire ; un nom né du bruit du saut d'eau qu'on remonte du puits. Cette année comme l'an dernier s'est tenu en septembre un "moussem" qui a rassemblé des centaines et des centaines de tentes de Sahraouis. Pendant une semaine, la ville a raisonné de fantasias, de musiques, de chants et de courses de dromadaires. Tan Tan Plage, elle, laisse en écho les bruits de l'océan bercer sa rive et les perspectives désertiques s'épancher en pente douce jusqu'à elle.<br /> <br /> Somnolence d'une station de bord de mer construite de toutes pièces dans les années 1980. Vouée au tourisme et à la pêche, Tan Tan Plage, aux trois quarts de l'année évidée de sa population estivale, ne retient que par sa grande plage en creux et l'activité de son port, l'un des principaux de la côte saharienne avec celui de Laâyoune, plus au sud.<br /> <br /> Clapotis de l'eau, douceur de l'air et pas qui s'inscrivent l'un après l'autre sur le sable : la balade suit d'autres empreintes, et la mer unie au ciel prend des reflets argent. Tan Tan Plage n'est qu'une étape.<br /> <br /> Tarfaya, anciennement Cap Juby, escale de l'Aéropostale et cadre de vie de Saint-Exupéry durant dix-huit mois, en est une autre. 185 kilomètres, indique la borne kilométrique au départ de Tan Tan Plage. Autrement dit, trois heures de route. En réalité, davantage.<br /> <br /> D'arrêt en arrêt, l'estimation s'évanouit en effet dans les oueds peuplés de flamants roses, les dunes de sable et les eaux vert émeraude de la lagune de Naïla parsemée de colonies d'oiseaux. Falaises et longues plages nues s'intercalent, cahutes de pêcheurs, regroupées ou isolées, s'égrainent le long de la côte, à portée de voie et de parois tombant à pic dans l'océan.<br /> <br /> Le désert aux étendues rêches qui leur fait face développe un autre territoire sans fin, rendu aux bruits de la circulation et parfois à ceux du vent.<br /> <br /> Les campings cars, qui peuplent les aires panoramiques depuis Agadir, se raréfient. Camions et voitures n'en continuent pas moins leur va-et-vient. La route menant en Mauritanie, au Mali et au Sénégal depuis le Maroc est connue pour ses trafics en tout genre. Aucun bateau ne s'arrime le long de ce littoral ; la pauvreté balaie les rêves d'embarcation.<br /> <br /> La pêche s'organise autrement, en bordure de falaise ou le long de murs écornés sur lesquels les pêcheurs prennent appui. Fragilité de l'assise. Les épaves de bateaux, échouées sur les plages, renvoient à d'autres tempêtes. Fascinantes carcasses rouillées dans ce champ désertique de sable léché par les vagues donnent figure de cité des mers ravagée par on ne sait quelle bataille. En ces latitudes, les tumultes et les courants contrariés et mortels de l'océan sont connus de ceux qui les fréquentent. Tarfaya s'annonce, îlot de maisons regroupées autour d'un minaret, voilée par un halo de brume.<br /> <br /> A l'écart de la route courant vers Laayoune et Dakhla, l'ancien comptoir anglais puis espagnol a perdu de sa splendeur. Anciens cinémas et bâtiments officiels Art déco à l'abandon témoignent du passé riche et tumultueux de ce petit port de pêche cerné de sable et de dunes, connu autrefois sous le nom de Cap Juby. Mélancolie et langueur d'une ville oubliée, assignée à la pauvreté et au présent ombré d'une histoire dont on aimerait avoir connu quelques passages.<br /> <br /> Pendant des siècles, Tarfaya fut un point de ravitaillement et de chargement des caravanes en provenance de Tombouctou et de Smara. Elle fut aussi une étape de la ligne Toulouse-Dakar de la Société d'aviation Latécoère. Lire l'histoire entre les murs... Parcourir alors la piste de l'ancien aérodrome au trait noir inscrit sur un parterre de sable doré, laisser de côté le bâtiment en ruine de Latécoère reconstruit pour les besoins d'un film sur Saint-Exupéry et passer (enfin) de l'autre côté de la dune, sur une plage blanche, candide et sans attente.
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